samedi 27 juin 2015

Une plante tueuse de frelons asiatiques !

Des plantes carnivores capables de tuer en quantité des frelons asiatiques ?

C'est ce qu'a mis au jour le Jardin des plantes de Nantes, une découverte qui intéresse les scientifiques à la recherche d'une arme de destruction massive de cet insecte, fléau des apiculteurs.

© Photo AFP GEORGES GOBET

Si ces plantes carnivores sont installées depuis 2010 dans une tourbière d'environ 30 m2 du Jardin des plantes, ce n'est qu'à l'automne dernier qu'un jardinier botaniste, Christian Besson, s'est rendu compte que les frelons asiatiques étaient attirés par les sarracénies, en les trouvant "assez facilement dans les urnes" lors de visites au public.

Chacune contient "en moyenne trois frelons asiatiques et trois mouches, mais jamais aucune guêpe, aucune abeille, aucun frelon européen", affirme le directeur du Jardin des plantes. Ces plantes carnivores, originaires d'Amérique du Nord et qui n'ont donc "jamais vu de frelons avant", ont "inventé un piège très sélectif", se réjouit-il.

Mais "on est loin d'éradiquer les frelons asiatiques", chaque "Sarracénia" contenant "dix à quinze urnes et pouvant attirer jusqu'à 50 insectes. Dans un nid de frelons, c'est 4 000 individus", souligne Romaric Perrocheau.

Observé pour la première fois en 2004 dans le Lot-et-Garonne, le "Vespa velutina nigrithorax", originaire de la région de Shanghaï (Chine), a colonisé depuis plus de 70% du territoire national, et a essaimé aussi "dans le nord du Portugal, en Espagne, en Italie, en Allemagne et en Belgique".
Ce prédateur, qui attaque tous les autres insectes, les ruches, mais aussi l'homme, est "capable de construire son nid n'importe où, dans des cavités souterraines, des buissons, au sommet d'arbres de plus de 30 m de haut, etc. On ne sait pas encore repérer les nids et les détruire", ce qui explique en partie sa croissance exponentielle, poursuit Eric Darrouzet.
En attendant l'avancée des recherches scientifiques, la Sarracénia, facile à cultiver et ne présentant "aucun risque de propagation dans la nature", peut être installée "sur des zones de protection, près des ruches", note le directeur du Jardin des plantes.

Source et © SudOuest/AFP

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